lundi 12 juin 2023

SÉANCE STRESS/SYSTÈME NERVEUX

 Au départ de cette séance, le client se sent très stressé et en conflit intérieur depuis plusieurs jours, il ressent une activation forte de son système nerveux et une agitation en lien avec toutes les choses qu’il a à faire et qui lui pèsent.

Dans le compte rendu, les temps plus longs de silence sont symbolisés par le signe : …


Patrick : Pour commencer place devant toi les images de toutes les choses que tu as à faire, les activités à mettre en place, les choses à rédiger, tout ce qui te fait ressentir que tu manques de temps pour toi.

Client : Il y a aussi touts les trucs qui restent à faire et qui trainent. Mais j’ai l’impression que ce n’est pas qu’à propos des choses à faire. Je sens que c’est aussi à propos de toutes les propositions, toutes les choses qui peuvent m’attirer. Aussi avec les interactions, c’est un peu comme s’il y avait trop de monde, trop de choses. C’est trop rempli !

P : Projette tout cela devant toi : La vie !! La vie avec tous ses engagements, ses choses à faire et à produire.
Une fois que tu as visualisé cela, tu reviens vers toi et tu regardes : quel impact cela a sur toi ? Quelle activation se met en place au niveau du système nerveux ?
Est-ce que tu te sens stressé ?

C : Je me sens surtout écrasé.

P : Vois si tu peux te tourner vers cette expérience de te sentir écrasé. En allant vers ça avec un esprit ouvert, avec une forme de curiosité.
Et regarde en même temps : quelle forme ça prend dans ton corps, dans ton système ? Ça fait quoi au niveau organique et énergétique lorsque tu te sens écrasé ?  

C : Je sens des contractions comme si la peau se serrait. C’est une peu dans tout le corps, mais c’est plus fort dans le plexus et dans la mâchoire.
C’est même plus que le corps, c’est comme si mon espace, mon aura était comprimée.

P : Ok, regarde si c’est possible maintenant de ne pas lutter contre cette expérience. Et explore : si tu laisse cela être exactement tel que c’est, quelle direction ça prend ? Est-ce que ça va contracter plus ? Est-ce que ça prend une autre direction?
Et on va essayer aussi d’identifier les autre éléments qui accompagnent cette expérience énergétique te physiologique. est ce que tu perçois une ou des émotions en lien avec cette expérience ? Ou peut être des sentiments ? Qu’est ce qui va avec cette contraction ?

C : Il y a de la fatigue. Et comme une envie d’abandonner.

P : Viens au contact de cette fatigue. Et regarde, qu’est ce qu’elle a à dire ? Si elle pouvait parler elle dirait quoi ?

C : Elle dirait que ce n’est pas ça qu’elle veut! Elle dirait que ce n’est pas ma place, que cette manière de vivre, que se sentir comme dans une cage, ce n’est pas ce qu’elle veut.

P : Reviens à la fatigue, et prends un temps pour la laisser être là. Essaie de voir si c’est possible, pour un moment, de totalement t’abandonner à cette fatigue.
Et continue de faire Un avec cette expérience.



Ressent la forme organique que prend cette fatigue, comment elle prend forme dans le corps et dans ton énergie interne, et reste avec.



Qu’est-ce que cette fatigue exprime ?

C : La fatigue dit « J’en ai marre »

P : Très bien, donc en restant toujours avec les sensations, fait vibrer mentalement ces mots « J’en ai marre » dans les sensations de fatigue.



C : C’est plus calme maintenant.

P : Parfait. C’est comment au niveau du corps?

C : C’est plus relâché. je sens beaucoup moins cette impression d’être comprimé. Mais le ventre et le plexus sont tendus, il ya comme une boule. J’ai aussi une pression au niveau de la tête.

P : On va d’abord se tourner vers le ventre. Viens au contact de la densité que tu sens à cet endroit. Et à nouveau on y amène ces qualités de présence et de curiosité. On ne va pas vers l’expérience pour la changer, mais au contraire, pour l’accueillir, lui donner de l’espace et pour mieux la comprendre.



On va aussi interroger l’expérience.
Donc cette densité au niveau du ventre, demandes lui « Qu’est ce que tu as besoin d’exprimer ? Qu’est ce que tu as besoin que je saches ? ». Et regardes ce qui vient.

C : Il y a une image comme une envie de s’isoler, de se retirer au fond d’une grotte.

P : Regarde cette image. Qu’est ce qu’elle veut dire sur toi ?

C : Il y a de la peur.

P : Et à quoi cette peur fait-elle référence ? Est ce que c’est la peur de ne pas y arriver ? De ne pas être capable ? D’ être submergé ?

C : C’est la peur d’être englouti, dépassé.

P : Très bien! Regardons si cela est associé à un sens du Soi qui se sentirait déficient. Regarde la peur, la sensation et l’image qui va avec. Et demande toi  : « Qu’est ce que ça veut dire sur moi ? »
Autrement dit, quelle image de toi cette peur te renvoie ?

C : Je ne sais pas… c’est comme si j’étais dépassé et que j’allais disparaitre. C’est la peur de ne plus avoir d’existence à moi même.

P : Bien, maintenant reviens au contact de la sensation au niveau du ventre, et valide la peur qui est là : « J’ai peur d’être englouti, j’ai peur de disparaitre ». Sens comme cette peur est beaucoup plus ancienne que ce que tu vis maintenant.
Et projette devant toi les mots « j’ai peur d’être englouti, j’ai peur de disparaitre » et tu fais face à l’expérience sans plus t’en détourner.
Continue de lire et relire les mots régulièrement tout en ressentant la sensation au ventre.



C :

 (crispations puis pleurs)


P : C’est comment au niveau du ventre à présent ?

C : Ce n’est plus là. C’est calme.

P : Prends un temps pour laisser se calme se diffuser et régénérer ton système nerveux.



P : Donc à présent, quand tu fais face à nouveau à toutes ces choses que tu dois faire et que tu dois mettre en place, la dynamique de la vie, des échanges, des connections, qu’est-ce que ça change maintenant que ton système nerveux est plus régulé ?

C : C’est plus détendu. Je sens moins d’oppression.

P : Et si tu regardes ce que tu as à  faire très prochainement, est-ce que ça parait ok ? Ou est-ce que tu sens encore que ça crée un certain niveau de résistance ?

C : Non, il y a moins de résistances… Mais je sens encore un peu de stress.

P : Très bien. Essaie de voir si tu peux identifier comment se stress prend forme dans ton corps.

C :  Je sens un peu de pression sur la tête, les trapèzes et  les épaules. C’est comme une part qui n’a pas envie. Pas envie de cette pression.

P : Valide donc ce que cette part exprime « Je n’ai pas envie ! ». Et tu restes avec ça, en sentant la forme que ça prend énergétiquement, en sentant les sensations que ça crée au niveau de la tête, des trapèzes et des épaules.



C : Il ya de la colère aussi. J’ai l’image d’un petit enfant qui fait un caprice.

P : Très bien, laisse les images être là, et accueille la colère également. Fais de la place aux sensations qui sont associées à cette colère.

C : 
 
(le client ressent, le corps est crispé)



P : Qu’est-ce qu’elle cherche à dire cette colère ?

C : Ça dirait « Laissez moi tranquille ». Mais C’est comme si elle n’arrivait pas à s’exprimer.

P : Oui. C’est normal, c’est dû à la répression.
On va donc essayer de lever cette répression pour pouvoir libérer la colère. Donc tu vas visualiser tes parents devant toi et tu vas dire : .« Je peux ressentir cette colère et leur exprimer »

C : « Je peux ressentir cette colère et leur exprimer », « Je peux ressentir cette colère et leur exprimer ».

P : Quand tu dis la phrase, est ce que tu sens la réaction du corps qui dit « Non » ?

C : Oui. Ça se contracte.

P : Que dit cette réaction ? Que dit la part qui veut réprimer l’émotion ?

C : Ça dit : Non. J’ai peur. Peur de l’exprimer, peur de me faire gronder.

P : Très bien. Reste avec cela maintenant. Et accueille cette peur qui imagine que c’est trop risqué d’accueillir cette colère. Ressens la.

C : C’est la peur de la colère de mon père surtout.

P : Oui. Continues. Valides la présence de cette peur. Et là où tu sens la répression et la peur, accueille les sensations et reflète « J’ai peur…. j’ai peur….. j’ai peur… » et faisant vibrer les mots dans les sensations.

C

( ressent, puis des pleurs apparaissent)



C : C’est plus calme maintenant.

P : Ok, vérifions où on en est avec la répression. Prononces à nouveau en visualisant tes parents : « Je peux ressentir cette colère et leur exprimer directement».

C : « Je peux ressentir cette colère et leur exprimer  directement ».

P : Est ce que tu sens que ça active à nouveau une part qui dit Non, ou la peur ?

C : Ça a l’air d’aller. Je ne sens pas de réaction.

P : C’est parfait, c’est le signe que la répression a été dissoute. reviens donc vers la colère à présent, et ressent la, accueille la. Elle va sans doute être sentie moins fortement parce que l’intensité est souvent accentuée par la force de la répression qui s’oppose à l’émotion.



P : Tu vois que cette colère est là pour t’aider. Elle cherche à redéfinir ton espace, à reposer tes limites. Et tu vas sans doute sentir que lorsqu’elle est libre d’exister, elle va être ressentie différemment.



C : C’est plus calme. Je sens une énergie dans le bas ventre maintenant.

P : Est-ce que ça évoque certaines qualités ?

C : De la rondeur, de la présence. De la confiance, de la force.

P : Très bien, la colère s’est transformée et te transmet ses qualités à présent. Elle a retrouvé sa place naturelle dans le Hara.
Prends un temps pour recevoir cela.



P : Et maintenant, à partir de là, si tu reviens vers toutes ces choses que tu as à faire, à mettre en place, toutes ces interactions que tu dois gérer, et regarde ce que ça évoque en toi à présent.

C : C’est calme. Je ne sens plus de pression.

P : Est-ce que tu sens encore de la résistance ?

C : Non. Je sens plutôt un peu de joie d’avoir ces choses à faire, de matérialiser des choses, et de faire des choix.

P : C’est le signe que tout est réglé. Tu as intégré le passé, et tu reviens à l’état naturel, à une relation ouverte avec le présent. Magnifique !

Ça te montre aussi que beaucoup de nos ressentis ne disent pas quelque chose de vrai sur la situation. Ils disent quelque chose de nous, mais ils parlent en grande partie du passé. Et quand ces ressentis s’activent, ils viennent colorer le présent de leurs émotions du passé.

C : Oui. C’est positif maintenant.
Super. Merci.
 
On peut voir ici comment le système nerveux s'active dans le présent à cause de ressentis, d'émotions et de sentiments plus anciens qui n'ont pas été intégrés. Un fois le contenu émotionnel et traumatique intégré, le système nerveux ne perçoit plus de menace dans la situation présente. Il percevait une menace uniquement à cause de ces contenus émotionnels passés, car pour lui, tant que l'émotion est là c'est que la situation traumatique est toujours existante. 
L'émotion n'étant plus présente, le SNA enregistre que le danger est passé. Il peut donc se réguler (on passe alors de l'activation du Système Nerveux Sympathique à la régulation du Système Nerveux Parasympathique), et la situation est alors vécue de façon totalement différente.

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