La vie est cohérence. Elle suit un principe d’organisation qui tend vers l’expansion et l’harmonie.
Pourtant en tant qu’êtres humains, à cause de l’ignorance de notre nature profonde, nous vivons, en grande partie, d’une façon qui nous fait nous sentir déconnectés de ce principe organisateur et de l’équilibre qui en découle.
En effet, l’état normal de conscience pour la plupart des gens, c’est un état d’identification au mental, aux pensées, et au sens de la personne.
A cause de cette identification, le mental est nourri sans cesse en énergie, et va avoir tendance à produire un flot continu et dense de pensées, d’images et de concepts qui vont sans cesse changer en fonction de nos interactions avec notre environnement.
Ce sens du soi étant très instable, le mental/égo va chercher à trouver plus d’équilibre et de sécurité en mettant en place un plus haut niveau de contrôle pour tenter de gérer les mouvements des pensées, et pour essayer de s’accrocher à des images de soi qui le valorisent et qu’il voudrait maintenir stables.
Par cette activité, le mental crée encore plus de pensées, de concepts, de croyances et de conditionnements sur ce que l’on est et comment les choses devraient être. Il génère aussi un grand nombre de stratégies pour essayer de fuir ou réprimer les émotions, sentiments et expériences que nous imaginons ne pas être en capacité de ressentir.
Toutes ces pensées, concepts et croyances agissent comme un filtre, dirigeant sans cesse notre attention vers l’extérieur, nous amenant à chercher l’équilibre dans un futur hypothétique, et nous faisant tourner le dos à notre nature fondamentale et à l’expérience directe de la vie dans le moment.
En outre, toute cette activité mentale entretient un grand niveau de conflit intérieur et de contrôle, et génère une contraction énorme dans l’être. Cette contraction produit une activation du système nerveux et une agitation constante de l’énergie interne et des émotions. L’activation est ensuite traitée par les pensées et augmente l’agitation du mental qui ressent qu’il y a quelque chose qui ne va pas, et qui va conclure : « il y a quelque chose qui ne va pas chez moi ».
Un cercle vicieux est alors installé. Et à cause des niveaux importants de contrôle, de confit intérieur et de division qui sont maintenus et qui vont à l’encontre du principe d’organisation naturel de la vie, cela maintient en place une activité renforçant le déséquilibre et la fragmentation.
La méditation est la voie royale pour sortir de cette boucle et pour laisser l'équilibre se restaurer.
En effet, lorsque l’on pratique la méditation un détachement naturel se produit. Et cela est encore plus vrai lorsque l’on pratique la méditation véritable qui est une méditation sans objet, donc sans effort de concentration, où on laisse simplement les choses être telles qu’elles sont.
Ce détachement amène à désengager notre attention et notre identification de l’activité à l’œuvre dans les pensées.
Le fait de ne rien faire dans la méditation, de rester sans agenda, de ne pas chercher à atteindre quoi que ce soit, nous amène à libérer l’expérience de notre contrôle et à laisser les éléments qui apparaissent en nous suivre leur rythme propre et se déployer dans le respect de leur cycle naturel.
Plus nous restons dans cette observation détachée et sereine, plus les pensées peuvent êtres vues pour ce qu’elles sont : de simples mouvements qui se produisent dans l’espace de notre être.
En même temps, privé de ses sources principales d’énergie (qui sont notre identification et notre attention), le mental se détend et se vide peu à peu de son contenu, le système nerveux se régénère et tout notre organisme s’apaise.
Puisque nous n’interférons plus avec le mouvement de la vie, son principe d’organisation à l’espace pour œuvrer en nous.
L’harmonie se restaure alors d’elle même, et les qualités naturelles de notre Être Véritable se révèlent. Nous pouvons alors découvrir les trésors qui nous attendent derrière le voile de distorsion créé par les pensées.
Le principe d’organisation tend également à nous amener à nous éveiller à notre Vraie Nature, à réaliser que nous ne sommes pas ces images que les pensées nous présentent, mais plutôt la conscience qui les perçoit, et que cette conscience n’est pas contenue ni définie par ce que nous pouvons percevoir ou penser.
Ce qui est réalisé sur le coussin de méditation s’infiltre alors de plus en plus dans notre vie quotidienne et dans notre expression, dans un processus continu et infini d’approfondissement.
Et plus sommes alignés avec notre nature profonde, plus le principe d’organisation de la vie a d’espace pour œuvrer, amenant notre nature profonde à s'exprimer de plus en plus à travers le système corps/mental dans un déploiement infini de grâce et de créativité.
Patrick BOULAN
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