mercredi 1 décembre 2021

L' ADVAITA VÉDANTA

 LE YOGA DE LA RÉALISATION DU SOI

L’Advaita Védanta est une tradition qui pointe vers la réalisation directe de notre véritable nature de Pure Conscience. Advaita signifie « non duel », et Védanta fait référence aux plus hauts enseignements des Védas et au fait d’aller au delà de la connaissance.

C’est en effet dans les Védas (et en particulier dans les Upanishads, une partie des textes philosophiques composant les Védas), qui sont les plus anciens écrits spirituels (entre 1500 à 900 avant JC), que la tradition de l’Advaita prend racine.

Mais c’est surtout avec les commentaires des 10 Upanishads majeures, ainsi que de la Baghavad Gita et des Brahma Sutras par le saint Indien Adi Shankara (ou Shankarasharya), au 8° siècle, que cette philosophie non duelle se consolide autour de trois piliers :

-       l’enseignement ou la transmission de la connaissance,

-       la réflexion et la contemplation des enseignements,

-    puis l’exploration, la méditation pour valider les enseignements par sa propre expérience.

 

La doctrine Advaitiste prône qu’il y a une réalité ultime : Brahman, qui est un et sans forme ; le monde est une émergence de cette réalité ultime (mais une illusion en tant que quelque chose de séparé et distinct), et ce que nous sommes est Brahman.

Cette réalité ultime, qui est pure conscience, est à la fois le contenant et le substrat de toutes les formes matérielles qui sont créées. Cette Conscience immatérielle se transforme elle-même pour créer le monde de la manifestation : par un agencement des cinq éléments (espace, air, feu, eau, terre), elle prend la forme de tout ce qui peut exister, sans perdre pour autant sa nature profonde.

 

Le modèle Advaitiste fournit une explication structurée des relations entre le Soi (ou Brahman) et le monde de la création par l’intermédiaire des trois corps : Corps causal, Corps subtil, et Corps Physique.

Le corps causal prend racine dans trois types  d’énergies : Sattva (Lumière), Raja (Activité) et Tamas (Inertie). Quand ces énergies sont indifférenciées le monde reste non manifesté. Lorsque ces énergies sont actives, les éléments sont créés et la conscience universelle donne naissance à la conscience individuelle et au monde manifesté.

Le corps causal contient le subconscient personnel et l’inconscient collectif ; il vagir comme une empreinte et déterminer la nature de l’expérience humaine d’où son nom de « causal ». Ensuite se crée le corps subtil, qui est le reflet de la conscience et le siège de l’intellect, du mental et de l’égo. Puis vient le corps physique avec l’émergence des cinq pranas (qui contrôlent les fonctions organiques) et avec la création des cinq sens et des organes associés. À partir de là, le monde est projeté.

 

Pour l’Advaita, la cause de la souffrance humaine réside dans l’ignorance de notre nature fondamentale et dans l’illusion d’un soi séparé. C’est parce que ce Soi authentique n’est pas reconnu que les différents corps (causal, subtil ou physique) peuvent être pris pour le soi, donnant ainsi naissance au monde de l’illusion (Maya) et à la souffrance.

Pour sortir de la souffrance et des cycles du Karma, il faut revenir à la réalité absolue et réaliser que ce que nous sommes est pure Conscience.

Cette réalité ultime pointée par l’Advaita se réalise par la connaissance directe (Jnana), cette réalité non duelle du Soi ne pouvant pas manquer de se révéler puisqu’elle est déjà présente, existant juste derrière nos interprétations mentales. On ne cherche donc pas des expériences mystiques, spirituelles ou extraordinaires, on n’a pas non plus besoin de recourir à la foi ou à la dévotion, on va simplement explorer la nature profonde de notre expérience.

 

Une des méthodes qu’utilise l’Advaita Védanta est Atma Vichara (Atma = le Soi, Vichara = analyse, exploration), qui est une forme d’investigation sur la nature du Soi (ou de sa réalité intérieure) et sur la discrimination entre Soi et non-soi. La méthode se base sur ce qui est là, ici et maintenant, et c’est dans cette expérience ordinaire du moment que la réalité doit se dévoiler.


Cette méthode d’Atma Vichara, très ancienne, a été à nouveau rendue populaire par le sage Indien Ramana Maharshi (1879-1950) qui a ouvert la tradition de l’Advaita à l’occident, et a eu une influence énorme sur la diffusion de cette approche qu’il appelait la « voie directe ». 

   

Son enseignement reposait en grande partie sur la question « Qui suis-je ? » afin de mener cette investigation du Soi. Par ce questionnement,  le chercheur peut garder son attention fixée sur la pensée « Je » afin d’en découvrir la source et de réaliser la nature véritable de ce « Je ». Le questionnement ramène ainsi l’attention vers sa source jusqu’à ce que la conscience se révèle à elle même, dissolvant le chercheur dans l’expérience de son Soi authentique.

 

Suite à la diffusion des enseignements de Ramana et d’autres maîtres Indiens (Vivekananda, Nisargadatta Maharaj, Ramesh Balsekar, H.W. Poonja…), le néo-Advaita est apparu à partir de la deuxième moitié du 20° siècle, diffusé par des disciples occidentaux qui ont réalisé leur nature profonde auprès de ces Maitres Indiens et qui, à leur retour, ont partagé leur compréhension en dépouillant l’enseignement de sa tradition Védantique et en le rendant plus direct et abordable.

 

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